En 1880, dans le Gudbransdal au nord de Lillehammer, vit Astrid Hekne, une jeune paysanne libre et avide de savoir. Sa famille se trouve liée au lointain passé de la paroisse, au temps où le paganisme et le christianisme partageaient la même église, au temps où magie et religion faisaient partie du quotidien. Sept cent ans après le don des cloches jumelles, le lien qui les unit à Hekne est toujours présent, la prophétie énoncée par les sœurs siamoises est sur le point de prendre tout son sens. Astrid, Kai et Gerhard seront les instruments du destin.
On retrouve dans ce roman les thèmes récurrents de la littérature norvégienne classique : le passage du pays à la modernité, les différences entre les classes sociales, les choix du cœur opposés à ceux de la raison.
L’originalité Des Cloches jumelles est d’y impliquer une dimension historique et patrimoniale. La trame inclue l’héritage païen de la Norvège, à travers l’art des stavkirke et les légendes locales. Elle revendique un passé souvent dénigré, mais qui représente une grande partie de l’identité norvégienne.
Ce roman est un voyage temporel dans l’histoire de la spiritualité nordique, sur fond de romantisme bien évidement, et comme beaucoup d’héroïnes de ces contrées, la femme est maîtresse de ses choix (amoureux entre autre) et porteuse de la mémoire familiale. Elle permet au destin de s’accomplir malgré les hommes qui pensent contrôler le cours des événements.
Lars Mytting a écrit un roman profond, introspectif et semble s’être profondément questionné sur le passé de son pays.
Les premiers chapitres résument un peu trop brièvement la situation initiale des ancêtres de Astrid. Et les derniers chapitres s’éternisent un peu plus que nécessaire. Peut-être une difficulté pour l’auteur à commencer et à finir son histoire ? Ce sont les seuls défauts” que l’on peut observer sur ce roman passionnant.

Pour en savoir plus: Les Cloches jumelles